C’est par des mesures spectroscopiques et de polarisation que les nuages de Vénus furent d’abord étudiés dans les années 1960. La présence d’acide sulfurique ne fut clairement établie, sur cette base, qu’en 1973 et confirmée par les analyses in situ au cours de plusieurs missions soviétiques à partir de Venera-12 (1978) et de la mission américaine Pioneer Venus (1979).
Nuages dans la haute atmosphère
Toutes ces particules en phase liquide se forment à très haute altitude, au niveau du somment de la couche supérieure des nuages, là où le rayonnement ultraviolet du soleil conduit à la photolyse de certains constituants atmosphériques.
En particulier, le gaz SO2 forme SO3 en réagissant avec O, produit de la photolyse du CO2, puis enfin H2SO4 à partir de H2O, qui passé à l'état liquide en raison de la pression partielle des espèces gazeuses soufrées dans le gaz environnant.
Nuages dans la basse atmosphère
A l'inverse, dans la basse atmosphère, on assiste à la décomposition des fines gouttelettes d'acide sulfurique H2SO4 migrant à travers la structure stratifiée des nuages à la faible vitesse d'environ 1 mm s-1, elles sont vaporisées lorsqu'elles atteignent les couches plus chaudes de l'atmosphère à la base de la couche inférieure des nuages, vers 40 km d'altitude.
Des phénomènes UV fascinants dans l'atmosphère de Vénus
Les observations ultraviolettes de la couche nuageuse ont révélé un phénomène intrigant. Certaines zones absorbent la moitié de l'énergie solaire reçue par la planète et la réémettent sous forme de rayonnement ultraviolet.
De nombreuses explications, de différents niveaux de fantaisie, ont été avancées: à 50 km d'altitude, les microbes pourraient se nourrir d'avides sulfuriques et utiliser la lumière UV dans un processus photosynthétique exotique pour extraire de l'énergie. C'est une hypothèse d'exobiologie extrême mais pour la vérifier, il faudrait s'y rendre avec des sondes à ballonnet.